Des tendinites qui disparaissent comme elles sont venues. Des périostites éphémères. Des fractures qui se résorbent pendant la nuit. Lourdes c'est has been. GO Strava!
Bientôt le cancer du genou et le sida du chat? #Fingercrossed ...
Strava est magique. Il crée les maux et les remèdes qui vont avec dans une immédiateté irrationnelle.
Le runner 2.0 névrosé ne peut parader sur le dos de ses données sans se construire un supplément d'âme à base de "en plus je suis blessé/malade/mort/aux sensations ...".
Sortant l'artillerie lourde en mentionnant qui d'une fracture ouverte de la fibula, qui d'une pneumonie purulente surinfectée, qui d'une périostite généralisée métastatique (...), le runner doit cependant continuer à courir. Il en va de sa condition à l'approche des objectifs mais aussi, et surtout, de sa quête de kudos frénétique ...
Dès lors, profitant de la mémoire de poisson rouge de la meute de ses semblables en proie aux mêmes pathologies mentales (plus que physiques, donc) que lui et de l'attention toute relative de ses followers fatigués, le runner "grand blessé" sera rétablie dès sa première séance réussie! Deux trois jours maximum grand max pour notre bigorexique!
Oscillant entre euphorie et crainte, le runner s'invente donc des blessures imaginaires diagnostiquées à la cerpe par son beau-frère (ou son coach non diplômé) qui n'y connait rien!
L'occasion par ailleurs de jargonner et d'investir le champs lexical du clinique. Mais ne lui parlez surtout pas de ses tares mentales et cognitives, il VA très BIEN (grâce au sport) ...
